‘Les Corsettes’ ont eu le plaisir d’être reçues au Lazaret Ajaccio.
Revenons d’abord sur ce lieu important, et unique en Corse, qu’est le Lazaret.
Histoire du Lazaret d’Ajaccio
Dans le golfe d’Ajaccio, le Lazaret a été construit, comme dans tant d’autres villes portuaires, pour mettre en quarantaine les marins et leurs passagers lors des épidémies. Ce besoin se crée progressivement à partir de 1774, date à laquelle les autorités françaises interdisent aux pêcheurs corses de remonter le corail local (prétextant l’épuisement des fonds marins). Ces pêcheurs s’engagent alors dans la Compagnie royale et perpétuelle d’Afrique qui pêche du corail en « Barbarie » comme on appelait alors les pays de l’Afrique du Nord. À leur retour, ils doivent observer une quarantaine obligatoire à Marseille, Livourne ou Gènes. Ils réclament donc la construction d’un lazaret à Ajaccio pour s’épargner les frais d’un voyage plus long vers les ports français ou italiens. Ce n’est qu’après de nombreuses avaries et naufrages, que le ministre français de la Marine consent enfin à cette construction. Les travaux ne commenceront en définitive qu’en 1843.
Acquis en 1996 par François Ollandini, dont la famille est connue pour être pionnière du développement touristique en Corse, le Lazaret a été entièrement rénové. Le projet est inauguré en 1999, et il s’est depuis imposé comme une place culturelle majeure de la cité impériale d’Ajaccio.
Le lazaret et son programme culturel
Le Lazaret est une place culturelle majeure dans la cité impériale. C’est la résidence permanente de son propriétaire François Ollandini, et c’est à son initiative que le lieu s’est ouvert au public pour en dévoiler non seulement son cadre exceptionnel, mais aussi en faire un espace propice à l’échange.
L’espace propose une scénographie autour d’une collection permanente des œuvres de Marc Petit, considéré actuellement comme l’un des plus grands sculpteurs vivants.
L’Homme derrière le Lazaret : rencontre avec François Ollandini
François Ollandini n’est pas qu’un entrepreneur du tourisme. Tout d’abord, sa famille a rapidement orienté le tourisme vers un tourisme culturel. C’est bien cette notion de culture à laquelle François a porté une attention si particulière. C’est à son entière initiative que ce qui devrait être son lieu d’habitat s’est très vite transformé en un projet culturel. Le Lazaret avec son espace qui respire serait le bastion d’une culture accessible et vibrante. François à travers ce projet dépassait ainsi la notion de tourisme, il crée un lieu notable, un lieu à visiter, un lieu où s’instruire, un lieu qui vaut donc le déplacement.
À l’occasion de ce petit échange avec ce diplômé de philosophie, nous avons évidemment voulu connaitre ses maîtres à penser. Ses philosophes préférés sont en autres Ricœur, Bachelard, Camus, mais aussi Sartre, Rosset, Alain ou encore Merleau-Ponty. Il n’a pu s’empêcher de nous faire des recommandations de lecture, ce qui dénote un de ces traits de caractère, celui de vouloir partager et de rendre accessible la culture.
Réflexion sur le tourisme et la Corse
Pour François Ollandini, la Corse a une culture très riche ; il suffit de la montrer pour qu’elle crée d’elle-même l’attractivité.
Le touriste vient chercher de l’originalité, la spécificité, l’enchantement et le ravissement. Qui est mieux placé que les locaux pour lui donner un aperçu du « Corsican way of life » ?